Vous pensez les connaître.
Mais le jour où vous passez à l’enseignement des soft skills, plusieurs questions se dressent devant vous :
- Comment doit-on les présenter ?
- Si on donne aux apprenants la théorie sur les soft skills, est-ce qu’ils vont l’appliquer ?
- Est-ce que la pratique est nécessaire, d’ailleurs ?
Mais ces questions font fausse route !
Pour comprendre comment enseigner les soft skills, il faut surtout comprendre leur nature même. La réponse à vos questions en découlera naturellement.
Vous pouvez faire le point sur les soft skills en vidéo, ou poursuivre la lecture de l’article :
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Les soft skills, c’est quoi (vraiment)
Les soft skills ce serait donc ces compétences transverses que l’on retrouve quel que soit le domaine. Empathie, communication, adaptabilité… ce serait ces compétences qui ne dépendent pas de l’apprentissage technique d’un domaine.
Mais les décrire ainsi peut nous tromper sur leur vraie nature.
Car les soft skills, ce sont en fait des traits de personnalité. Des traits de personnalité qui nous permettent d’être productifs et qui sont valorisés au travail, oui, mais avant tout des traits de personnalité !
C’est-à-dire que ce ne sont pas des compétences que l’on peut apprendre juste en répétant et en mémorisant une procédure technique.
Non, on va toucher aux comportements, à la manière de se présenter au monde. Et ça va induire un travail beaucoup plus délicat qu’un simple geste technique.
Délicat parce que nos comportements sont largement produits par des réflexes et des mécanismes inconscients.
Par exemple, vous connaissez les biais cognitifs ? Ces modes de raisonnement inconscients qui nous permettent de penser plus vite ? De la même manière, les traits de personnalité sont des comportements automatiques qui se sont installés tout au long de notre vie.
Donc pour modifier nos comportements - pour affûter nos soft skills - il y a d’abord un gros travail à faire sur la prise de conscience de ces comportements. Il faut se rendre compte de ce que l’on fait inconsciemment pour pouvoir le changer.
Et évidemment, pour se rendre compte de comportements, il faut les voir à l’oeuvre.
D’où l’équation de développement des soft skills suivante.
Soft skills = expérience + réflexivité
En fait, développer ses soft skills, c’est un processus d’expérimentation de nouvelles situations et d’ajustement des comportements dans ces situations. On agit sur le monde, on voit ce qu’il se passe, et on ajuste. Assimilation, accommodation.
Ça ne se fait pas en une fois ou sur une conférence de 2h !
Les ateliers ponctuels pour développer les soft skills sont une hérésie. Ils peuvent transmettre l’aspect théorique, mais ils ne peuvent pas développer les soft skills car ils ne créent pas d’adaptation des comportements.
Illustrons ça avec un exemple.
Si vous avez déjà essayé d’arrêter de fumer ou de faire un régime, vous savez combien la théorie, seule, ne fait changer personne. Le premier jour, vous arrivez à vous y tenir parce que vous venez de lire des conseils sur le sujet, c’est à votre conscience. Dès le lendemain, vous repassez en auto-pilote : vous craquez.
Pour qu’il y ait un changement durable, il faut prendre conscience des comportements et travailler ça au long cours.
Car il s’agit de changer notre comportement par défaut, notre comportement inconscient.
Conception pédagogique et soft skills
Du point de vue de la conception pédagogique, le développement des soft skills implique trois grands aspects :
D’abord, il faut absolument faciliter des intéractions bienveillantes, où le feedback sur le comportement est bien accepté. La plupart des soft skills ont besoin de l’environnement et des autres gens pour s’exprimer, donc il va falloir designer l’environnement pour développer une culture du feedback.
La deuxième chose, c’est qu’ils doivent être travaillés consciemment, régulièrement, à travers une variété de situations. Les apprenants doivent être mis dans différents contextes (des projets de groupe, des présentations publiques, du pair-à-pair, etc…) pour qu’ils découvrent et adaptent leurs comportements dans ces contextes.
Et bien sur, il faut intégrer des activités de réflexivité, centrales dans le développement des soft skills.
N’oublions pas, encore une fois, que nos comportements sont largement inconscients et qu’ils sont déclenchés par différents indices de l’environnement. Donc si on veut mettre en place un comportement par défaut qui soit réellement transverse, qui ne soit pas prisonnier de l’environnement, il faut le travailler dans plein de contextes différents.
Ainsi, avec des expérimentations variées, des retours réflexifs et un environnement bienveillant, nul doute que vous arriverez à développer les soft skills de vos apprenants !